Odön von Horvath



Détenteur d'un passeport hongrois, Odön von Horvath se défend toute sa vie d'une appartenance à une nation.
Né le 9 décembre 1901 à Fiume il est le fils d'un diplomate austro-hongrois ; il grandit dans différentes villes : de Belgrad à Budapest en passant par Vienne, Presbourg et enfin Munich, où il décide de poursuivre des études de germanistique.
Il quitte la ville, sans diplôme, pour s'installer à Murnau et se consacrer entièrement à l'écriture.
Près d'un an plus tard, il part pour Berlin où une maison d'édition lui offre un contrat qui lui permet de vivre de sa plume.

En 1931, il obtient le prix Kleist pour sa pièce 'Légendes de la forêt viennoise'.
Interdit sur les scènes allemandes dès l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il rejoint Vienne après 1933, qu'il quittera comme Berlin pour échapper aux représailles du national-socialisme.
Après quelques détours par de grandes villes européennes, Odön von Horvath pose ses valises à Paris en 1938.

Horváth est considéré comme l'un des plus puissants rénovateurs du théâtre populaire allemand, en même temps que l'une des plumes les plus féroces contre le fascisme, le nationalisme et l'obscurantisme.
Il laisse une oeuvre variée : de nombreux poèmes, trois romans, plus de vingt pièces de théâtre, sans compter d'innombrables articles.
Il se veut «chroniqueur fidèle et exact» de son temps.

Il connaîtra, à Paris, une fin à la mesure de son exceptionnelle destinée.
Le 1er juin 1938, sur les Champs-Élysées, devant le théâtre Marigny, un méchant coup de vent déracina un vieux marronnier. On releva un mort sous une branche maîtresse : Ödön von Horváth, romancier et auteur dramatique