Abribus


Il s'agit de 24 saynètes de 1/2 à 2 pages qui mettent en scène des couples qui se rencontrent - se retrouvent ? - à un arrêt d'autobus.

La pièce brosse ainsi le portrait satirique de nos contemporains : individualistes, égocentriques, névrosés, lâches et malheureux, pitoyables.

C'est du La Bruyère et du Jacques Brel : un univers terriblement petit bourgeois.
Chez La Bruyère, il y avait Iphis ou Menalque etc. Dans Abribus, il y a des couples, des hommes et des femmes : des frustés, des compliqués, des dépassés, des amoureux, des détachés, des cyniques, des posés, des agités, des m'as tu vu, des beaufs, des mystiques etc.
Tout notre petit monde en somme. Chacun se reconnaîtra.
Au total une vision à la fois cruelle et pertinente de nos concitoyens surtout préoccupés d'eux-mêmes avant tout ; de leur petit bonheur, de leur satisfaction ou de leur insatisfaction surtout.
Pas d'idéal, pas de politique ; les autres n'existent pas : que nos petits bonheurs individuels et mesquins.
C'est du Palmade, Bigard et Dubosc. Pas de révolte non - Ni Coluche, ni Guillon, ni Youn.
Terriblement cruel, terriblement actuel.
Evidemment, si c'est réussi, c'est drôle et triste.

C'est une forme théâtrale moderne inspirée par le one man show (contraintes financières obligent) et peut être aussi par le théâtre de rue, chaque saynète pouvant être interprètée, dans la rue, dans un café etc. sans les apparats d'un théâtre.

Cependant à travers des personnages récurrents, certaines lignes de force peuvent être dégagées : les angoisses masculines, les déceptions et instabilités féminines par exemple, la grande solitude d'un monde hyper individualisé, passif et consommateur.